Louis Arlette « Chrysalide »

 

Louis Arlette D.R.

Du nouveau du côté du raffiné Louis Arlette dont j’ai déjà parlé ici. Le chanteur-poète est en pleine mue. La Chrysalide est en voie de devenir papillon, l’artiste se révèle auteur à son tour en produisant un opus de neuf créations surréalistes et impressionnantes, tant sur le plan des textes que sur celui de la musique. « Louis Arlette est allé se faire voir chez les grecs » dit-il dans Babylone. Toujours aussi iconoclaste notre aède, avec son écriture disloquée et ses expérimentations sonores aussi libres qu’insolites.

Louis Arlette voyage toujours parmi les poètes classiques et modernes, mais cette fois avec des mots (maux) à lui, nous entraînant dans une recherche de sens envoutante, dispersée, vraisemblablement vouée, au mieux au mystère, au pire au cauchemar. Cet artiste volant non identifié déroute son lecteur avec un phrasé-parlé en apparence dépouillé, accompagné d’effets sonores électro-combinés, différents de rythme au cours du même titre, nous laissant en plein marasme, comme dans un capharnaüm de références littéraires, musicales, mythologiques ou cinématographiques.

En attendant, Louis s’amuse, et se livre à de jolis jeux de mots bien amenés comme « on aurait dit les feuilles mortes qui se roulaient des pelles » ou encore dans Croque Odile l' »âne bâté mal bâti ».

Il y a du génie dans cette riche exploration littéraire qui confine à l’introspection au sens socratique du terme, comme si la compréhension du monde résultait d’une connaissance préalable de soi-même. L’exercice est concluant et Louis Arlette, avec cet album d’un genre nouveau pour lui, nous intéresse bien, en cela qu’il nous fait traverser les phases de sa création, désordonnées  mais intenses. L’album Crysalide sort sous son label Le bruit blanc, écoutez-le. Le visuel de la Chrysalide est de Daria Schmitt.

Annie Claire

07.02.2024

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *