Lucien Chéenne « Pied tendre »

Autrefois, nous classions nos disques vinyles en deux catégories, ceux qui ne quittaient pas la maison et que nous écoutions dans nos chambres, et ceux qui nous permettaient de danser et que nous apportions chez les potes lors des fêtes. « Pied Tendre » de Lucien Chéenne appartient à la deuxième catégorie. Quoique… si c’est du vrai rockabilly bien gigotant, bien festif, c’est aussi du rock à texte, et qui plus est, du rock en français.

Premier album solo donc pour ce sarthois à la voix fracassée qui n’en est pas à ses balbutiements musicaux, loin s’en faut. Son premier groupe Chéenne de vie, aux textes engagés déjà en français a duré cinq ans. Lucien a eu envie ensuite de faire cavalier seul, et c’est ainsi qu’il est monté sur son cheval et est parti jouer le lonesome cowboy musical sur les routes du far-west hexagonal. Le mec joue les durs, c’est l’époque des caïds qui menaient train d’enfer. Son idole est Johnny Cash c’est dire si sa musique déménage. Dès le premier titre Tout pris on est accro. Ca joue bien, ça joue fort, le rythme enveloppe le texte et le mec dur séduit en souplesse. Ecoutez ça déjà vous allez comprendre.

Lucien Chéenne D.R.

D’accord, c’est une vraie musique, celle qui agrémente la vie, mais de quoi il parle le tendre barbu aux boucles d’oreilles? houla! c’est du blues qui remue les tripes, des histoires bien poignantes, pas des bluettes à l’eau de rose, des scénarios saignants, ça chavire le coeur, et c’est bon! Prête-moi ta bouche est un bon vieux slow aux sonorités vintage, quel bonheur. Ma Nue est un bon rock qui bouge de presque 6 minutes, le pied dur pour le coup.

Vous avez compris que j’aime ce disque sorti au printemps, ce n’est pas prétentieux et si bien réalisé [le chenil production] 10 titres à avaler d’un seul coup d’un seul, pour une remise en forme de circonstance après les chaleurs de la journée.

Annie Claire 26.07.2018

 

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