De la suite dans les idées, toujours. Pas plus tard qu’hier, je parlais de Thierry Garcia qui accompagne sur scène Justine Jérémie. J’aime beaucoup cet artiste discret et sensible qui a réalisé et signé les arrangements, avec Bruno Souverbie, du disque de Daniel Jumeau « Temps Divers » dont je parle ce jour. Dans ce cinquième album, Daniel Jumeau a réuni des artistes amis qui ont nos préférences et qui ont, soit habillé de notes les mots de l’auteur, citons Romain Didier, Isabelle Mayereau, Lucid Beausonge, Jean Guidoni, soit offert le texte d’une chanson comme c’est le cas de Gilbert Laffaille pour A la belle étoile.
J’avais chroniqué le précédent disque de Daniel Jumeau « Guerillas Urbaines« . Dans celui-ci, le ton est différent, je dirais qu’il s’agit d’une ode à la vie, qui, doucement, lentement, passe, pour tout un chacun. Notre poète philosophe s’attarde avec tendresse sur les bons moments de l’existence, de l’enfance, des amours folles, sur les brisures inévitables du couple, la perte de nos anciens. Sans mobile, sans effraction, sans alibi, et parfois sans témoin, nous sommes condamnés à l’oubli. Quel beau texte ce Sans mobile que Daniel Jumeau emporte de sa voix timbrée de sagesse humaine, en fin d’album.
L’on retrouve la voix délicieuse de Guyleen Delassus et la trompette déchirante de Fabien Mary sur des musiques jazzy qui cette fois laissent place à une sérénité et même à la dégustation de cette « vie qui s’en va à pas lents », pour peu que l’on sache en distiller les instants. Daniel Jumeau le sait, lui qui a côtoyé sur scène Léo Ferré, Mouloudji, Lavilliers… préconise de nous déconnecter de tout ce qui ne nous rend pas heureux. C’est dans Déconnecte, le titre qui clôt l’album sur une musique d’Isabelle Mayereau.
Voici de la chanson habilement écrite, composée par des experts et chantée avec passion, de la belle chanson française de qualité. On en redemande. Ecoutez encore !!
Annie Claire
09.12.2023