Wladimir Anselme Dans les étoiles exactement

Wladimir Anselme ©annie claire

J’ai croisé Wladimir Anselme sur la scène de Sophie Oz ce samedi au Paris-Story, et je me suis rendue compte que je n’avais jamais publié de chronique de son disque L’esclandre. Ce n’est pas l’envie qui m’en a manquée, mais le temps! Alors voilà. C’est un artiste que je croise volontiers dans des lieux clés de la bonne chanson parisienne, Le Limonaire, La Scène du Canal et récemment le Studio de l’Ermitage où avait lieu la belle soirée de sortie d’album début mai dernier. Wladimir Anselme est un être concentré, énigmatique qui intrigue beaucoup. Ce n’est pas le surdoué turbulent qui fait montre de sa supériorité, c’est un homme serein qui a un petit côté penché et bienveillant.

Je ne suis pas étonnée de le retrouver dans l’écurie du Furieux, le label indé d’un autre surdoué Antoine Sahler. Antoine, comme Wladimir, fait plein de choses différentes dans la vie, mais surtout il aime la chanson d’avant-garde, il est très à l’écoute de nouvelles formes d’expression. Avant-gardiste, Wladimir l’est assurément, comme Armelle Dumoulin de ce même label.

Wladimir Anselme Droits Réservés

Dans cet opus, Wladimir explore la forme d’un rock à texte, c’est à dire d’une oeuvre libre, poétique, forte en rythmes variés, mais ne répondant pas au schéma d’une chanson basée sur l’alternance couplet/refrain. La prise de liberté est si grande que certains textes, après avoir revêtu l’aspect de leitmotivs, s’acheminent vers une fin brutale et nette. Les fragments de mélodie semblent entraîner l’écouteur vers une atmosphère confortable, tandis la batterie souple de Marion Gransjean dirige vers une fin de morceau inattendue.

Mais de quoi nous parle Wladimir Anselme dans ce disque? Des divagations, des incertitudes, des voyages dans la vie. Quelle vie? La sienne peut-être mais pas sûr du tout. La réflexion est plus philosophique et met en scène des personnages imaginaires ou pas, en mouvement, en errance, dans le temps et dans l’espace. Solitude de l’homme, improbables rencontres qui n’entraînent pas d’amertume. « La ville et moi / On se ressemble / C’est moi / Entre sa façon et la mienne / Il n’y a pas un iota. » La fausse nonchalance du chanteur peut même se transformer en message d’espoir, par le truchement de la poésie, bien évidemment.

Wladimir Anselme ©annie claire 05.06.2018

Saluons son équipe rapprochée de musiciens fidèles Atlas Crocodile : douce Marion Grandjean à la batterie, excellent Csaba Palotaï à la guitare électrique, acoustique et au banjo, et le grand Boris Bloubil au piano et aux claviers. En concert l’équipe performe avec intensité, sur le CD l’enregistrement et la réalisation ne laissent pas une miette de son en souffrance. On en écoute un morceau ici.

Annie Claire 22.07.2018

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