Sylvain Fesson D.R.
Ce mercredi 3 janvier, un ovni est arrivé dans ma boite, tout de rouge enveloppé. Avec Sylvain Fesson, nous avons quelques amis en commun. Ceci explique cela. Son troisième album « Origami » était accompagné de deux petits mots manuscrits, ce qui fait toujours plaisir à recevoir. Je connaissais Vivien Pezerat qui a composé et réalisé le disque avec lui, ainsi que Celinn Wadier qui prête sa voix sur plusieurs titres et Elnour Zidour de Ménilmontant dont on entend la riche guitare sur Origami.
Le CD tourne donc dans mon lecteur, pendant que j’examine le livret avec intérêt. De pliage de papier, point, mais de coquillages, oui, de magnifiques dessins illustrent les textes. N’étant pas à une surprise près, je me laisse imprégner par cette musique étrange, bavarde, hypnotique, avant-gardiste qui impose son style sans arrogance. Je suis ce que dit la voix mélancolique de Sylvain Fesson (dans un genre Dominique A bien réveillé). J’essaie de saisir ce que l’artiste veut décrire, à travers son extrême concision, sa poésie de la ville, du monde urbain comme on le désigne désormais.
De ses propres dires, Sylvain Fesson s’applique à présenter tous ses titres en clips, c’est son mode d’expression pour sa création. J’en soumets ici un premier qui, je trouve, résume bien le mix de réel et d’irréel dans sa vision du monde. Quelques éléments du trivial de l’existence, des poubelles, le métro, les immeubles en champ de vision, le lit, le repas servent d’appui pour l’évasion, l’échappée vers le sublime, « faire l’amour au soleil… comme le soleil vient sur la terre / je veux venir sur toi », ou encore dans Sakin, je ne connais rien de plus touchant / que le chant des oiseaux à la levée du jour. En voici le clip avec Lila Lakehal. J’en apprécie la zénitude et laisse l’ovni faire son chemin en moi. Anyway, voici un disque que j’ai découvert avec bonheur, merci Sylvain Fesson.
Annie Claire
04.01.2023